mardi 30 août 2022

Bilou - Route du Rhum

Avec les copains-copines on rêve d'un monde meilleur où les bateaux du coin, qui font parfois la course, le feraient pour déplacer personnes, victuailles et autres mets raffinés à travers le monde. Dans le rêve ou la perspective d'un jour coorganiser notre propre course de fret, nous souhaitons prototyper l'usage et surtout nous raconter une histoire en profitant de la participation de notre célèbre navigateur préféré, Roland Jourdain, aka Bilou, qui sera sur la grille de départ de la route du Rhum avec son navire en lin le We, Explore, le dimanche 6 Novembre à St Malo. Il reviendra à la barre avec son équipage et, nous y travaillons, un certain nombre de bouteilles savoureuses de la boisson éponyme.

Pour soutenir Bilou dans sa course, l'encourager dans la cargaison du retour et raconter le périple de chaque flacon, nous lançons un concours de stickers/étiquettes qui viendront habiller les bouteilles de rhum et seront numérotées et signées par le fameux coureur au large à bord de son navire.

Alors, on le sait bien, on ne sauvera pas le monde sur ce coup là, mais ça nous fait toujours une goutte de convivialité dans un élan de résilience avec son poil de sobriété, confit dans sa petite narration, et tout ça, on n'en étouffe pas ici-bas !

Date limite d'envoi de l'/des étiquette(s) le dimanche 28 Aout à clement@la-revolt.org . Élection du meilleur sticker la semaine suivante, puis... commande pour les intéressé·e·s ! A gagner ... une bouteille numérotée et signée par Bilou !

Planning heureux

- 28/08/22 : dépôt étiquettes, possibilité d'en soumettre plusieurs

- 04/09/22 : fin des votes pour l'élection du ticket d'or #meilleureétiquette puis commande sur les internets

- 06/11/22 : départ route du rhum

- 11/2022 : arrivée en Guadeloupe

- 12/2022 : retour dans la France métropolitaine un peu plus chargé

 Cahier des Charges de l'étiquette

- être plus petite qu'une bouteille de rhum, elle sera probablement accolée à l'étiquette déjà en place

- y inscrire la livrée (Route du Rhum 2022)

- le nom ou surnom du livreur (Roland Jourdain / Bilou)

- garder un espace libre pour que ce même livreur puisse numéroter et signer.

Propriété intellectuelle - jury - douanes

- la production est sous licence "Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 2.0 France" CC-BY-SA 2.0 FR. "Vous êtes autorisé à : partager — copier, distribuer et communiquer le matériel par tous moyens et sous tous formats; Adapter — remixer, transformer et créer à partir du matériel; pour toute utilisation, y compris commerciale. L'Offrant ne peut retirer les autorisations concédées par la licence tant que vous appliquez les termes de cette licence."

- les modalités et le jury sont en cours de constitution, avec, dans tous les cas une concertation publique et l'ensemble des illustrations disponibles en open-source, à coller sur son casque de vélo, ordinateur, chien, etc.  pour que chacun·e puisse se les reproduire et soutenir, à sa manière, Bilou dans sa course !

- d'après les douanes, il est possible de ramener une bouteille par marin·e à bord du bateau c'est à dire cinq pour le moment, on travaille à lever, au moins un peu, cette limitation.

 

Ci-dessous, les étiquettes candidates au projet :





Bilou - Route du Rhum 2

 








jeudi 24 mars 2016

Girouette est morte

J'étais au fond du lit quand c'est arrivé, profitant du repos mérité faisant suite au quart de trois à six heure du matin. Les forces me délaissent toujours sur cette scène, ni jour, ni nuit. L’œil, vide, préfère le lourd drap de cuir qui l'habille aux peintures du firmament. Bras de fer contre l'épuisement. La lecture, pouvant me tenir en éveil toute une nuit, est désespérément vaine après un saut dans le royaume onirique. Le regard trébuche sur chaque ligne, s'effondre en cascade, en rebonds sur les mots qui bordent sa chute, pour arriver, stérile, en bas de page. Parfois, souvent, plusieurs pages défilent, mécaniquement, sans un moindre souvenir. L'heure est visqueuse, interminable, pénible.
J'étais au fond du lit quand c'est arrivé. Un grain, semble-t-il, nous est tombé dessus, emportant avec lui la girouette. Girouette est morte. Je n'ai rien entendu, elle s'en est allée en silence. Plus d'anémomètre. Une fléchette, imperceptible en tête de mât, pointe son appendice au vent.
Cascais s'est effacée derrière nous il y a deux jours. Loin de toutes côtes, les Canaries sont un objectif encore très distant. Les prévisions indiquent un atterrissage dans un minimum de cinq jours. Malaise à bord, surtout avec quatre novices; Laure-Ma, la cinquième équipière, a débarqué lors de notre escale portugaise, faute de temps.
La journée passe, Christophe barre tout l'après-midi pour conserver notre cap au près-serré en l'absence du pilote vent, bien utile en ces conditions. La nuit tombe, le capitaine avec. Je suis assigné d'office à la roue. En impuissance totale, je vois le ciel noir, à tribord, gagner du terrain sur notre course. Prédateur en chasse. Les éclairs frappent l'océan. Nous entrons dans le noir le plus profond, le monstre est sur nous.
Soudain le vent accélère, accélère encore, très vite, très fort, en quelques secondes. Devant l'agression, le stress monte en flèche. Mes moyens, ma réflexion sont soufflés à l'eau. "Le vent va adonner... loffer... choquer grand-voile... choquer génois... démarrer moteurs...". Rien. L'embarcation va trop vite, ne tient plus le cap, hors de contrôle. Aucune idée de la vitesse du vent, sinon qu'elle est de loin excessive. Les crocs des dieux, en éclairs, claquent de plus en plus près. Tétanisé, le regard de proie des trois équipiers vissé sur mon incapacité à agir. "Réveillez capitaine!" qui vient de sortir de son terrier sous les cris de douleur du bateau. Immédiatement, génois et grand-voile sont choqués pour laisser s'échapper la surpression qui s'applique sur la toile.
Nous sommes dans la gueule du monstre. Le bateau est harcelé par les coups de langue de la mer en furie. Les éclairs frappent de toutes parts, hachent le noir complet qui nous étouffe. Seuls en ce chao océanique, un paratonnerre de vingt mètres planté entre les deux coques. Brutalement, le temps s'arrête, se tord, se déchire, fendu par la flèche divine qui, se plantant juste derrière nous, éclaire les lames à perte de vue, dans un cri de mort. Tout est figé, nos sangs gèlent.
Une pluie torrentielle, fouettée par le vent, s'abat sur nous.
Après une heure de jeu, de torture, la bête noire se retire vers d'autres futures prises.
Quatre jours dans le petit temps nous emmènent à cent soixante miles des Canaries et, pour moi, à un nouveau quart de trois à six. Bel-Ami m'a accompagné pendant une bonne partie de la nuit, je n'ai dormi qu'une heure. Je n'aime pas ce quart, il ne m'apprécie guère non plus.
A peine installé sur le pont, la nuit revêt son duvet sombre, me séparant de la lune, de l'horizon. Nous avançons, rapides, au près-serré, un ris dans les voiles. Quinze minutes de solitude et le vent gonfle, me gifle sans relâche. La coque bâbord s'allège. Accélération. Les vagues vomissent à travers le trampoline, se vaporisent au contact des organes du catamaran. Plus de neuf nœuds, le lourd véhicule bat ses records de vitesse. Les crêtes moutonnent autour de moi. A cette allure le vent apparent doit être d'au moins vingt-cinq nœuds, trop pour un seul ris. Je ne peux pas prendre les autres seul. La pression est maximale sur les voiles bordées comme des tôles. L'histoire du même bateau levant une coque il y a quelques mois me hante. Il ne faut pas lever une coque quand on pèse douze tonnes. Pile ou face, retournera ou retournera pas? Je choque les deux voiles pour limiter leur tension mais le vent augmente en réponse. Le bateau file, sous pression, écrasé, en heurt sur la mer en colère.
Une main crispée sur le garde-fou assure la seconde sur l'écoute de grand-voile, prête à être libérée en cas de catastrophe. Les secondes passent comme des minutes. J'ai peur. Mon cœur n'arrive plus à pousser le sang devenu trop épais au milieu de cette nuit horrible.
Après une heure et demie et quelques requêtes éclairs, Christophe me rejoint, enfin. Sa cigarette, allumée à l'intérieur, rejoint immédiatement le cendrier extérieur. Il faut prendre les deux ris restants.
L'adrénaline, accumulée dans mes veines, est délivrée. Explosion. Je flotte tel un drapeau en pied de mât, en lutte pour prendre le troisième ris. La manœuvre est compliquée tant le bateau est battu par la houle. Génois en torchon, trois ris dans la grand-voile, nous continuons à filer à plus de huit nœuds, il était grand temps. Le bateau est soulagé, moi avec.
Alors que je love la drisse, une vague terrible, un mur d'eau, me tombe dessus, terminant de me tremper, de la tête aux pieds. Il est 5h45, le vent doucement se calme et le ciel se dévoile.
La relève de quart arrive, je rentre m'évanouir dans mon lit, trempé, les yeux grands ouverts. Plus jamais ce quart.

Escale à tapas



La météo n'est pas en notre faveur, une grosse dépression ferme le golfe de Gascogne. Il nous faut vite rejoindre le cap finistère espagnol sous peine de rester coincés aux Sables. Le vent nous fait face, la descente au près serré est appuyée par nos quatre-vingts chevaux à explosions.
Le bateau tape, beaucoup, mais le mal de mer global s'efface doucement. Le "j'ai bien fait"  remplace progressivement le "je n'aurais pas dû". Les danseurs-dauphins sont toujours là, toujours aussi libres et somptueux. Non présents à la dernière édition, globicéphales et grands rorquals font leur entrée sur scène. Plus imposants mais moins joueurs, ils passent au près du bateau d'un regard curieux et s'en repartent comme si de rien. Les nuits d'étoiles continuent à caresser l'esprit volage des quarts solitaires. Magie en mer.
A l'aube du troisième jour, le soleil révèle les côtes espagnoles. Nous longeons à la voile les falaises triomphantes de l'océan. La houle s'y brise et s'envole en coton de mer. Mais le temps presse, le coup de vent est annoncé pour la nuit. Insouciantes, les voiles tirent nonchalamment leur lourd fardeau en pied. Nous n'aurons pas le temps de passer la pointe espagnole, escale anticipée à A Coruña. A 2h30 a.m. les pontons espagnoles reçoivent nos amarres pour les deux jours de tempête annoncés.
A Coruña, La Corogne. Nous profitons de la courte escale pour reprendre un rythme de vie terrien-condensé. Tout l'équipage se rue sous la douche qui fait défaut depuis le départ. Quatre cent litres d'eau pour six personnes. Piano.
Toilette accomplie et quart décommandé, nous partons en exploration de la ville, à la conquête des dernières lueurs en cette nuit de Dimanche hivernal. Viva España.
La nuit à l'abri des digues, loin du tambour battant habituel, fait fleurir des visages plus en couleurs que les jours précédents. L'envie de partager la douceur de vie à l'espagnole se fait sentir dans tout l'équipage. Laissant le capitaine aux retrouvailles des amis en halte forcée, nous fuyons notre maison-bateau. Un soleil pâle nous chérit toute la journée. Nous pavanons en joie dans cette belle ville que le sort a voulu que nous visitions.
Tapas et mojitos comblent d'allégresse cette douce soirée en terrasse. Nous savourons notre dernière soirée à terre en évitant les déboires Olonnais que nous  payâmes chers.
Le soleil se lève, les amarres larguées, les défenses rangées, la terre disparaît.
Malgré le vent de Sud, la lente descente des terres ibériques suit son cours. La route est encore longue pour rejoindre les Canaries. Avec le risque des coups de vent saisonniers, qui risqueraient de nous mettre à mal, il serait judicieux d'aborder la traversée vers les îles espagnoles les réservoirs pleins.
Nous arrivons à la tombée du jour dans la marina de Cascais, belle ville pittoresque aux frontières de Lisbonne. Ravitaillement effectué, nous déambulons dans les charmantes allées tortueuses de la vieille ville, entre pavés et azulejos. Morues et autres spécialités font la première partie d'un concert de jazz dans un sous-sol d'initiés. Improbable et magnifique. Un instant qui fait que la vie doit être vécue.
Le soleil se lève, les amarres larguées, les défenses rangées, la terre disparaît.

Dernière larme de romance


La navigation à la voile est par essence romantique. Faire lentement ce qui se fait d'usuel plus rapidement. Prendre le temps de faire, de voir. Le détail devient l'essentiel.
A mettre des semaines où il faut aujourd'hui autant d'heures, le film ralentit. Ce film de vie est si ralentit qu'il devient image. Inspection, introspection de cette image, photographie de soi quelques heures après le départ. Le temps se dilate, toujours le même paysage, pas de nouvelle entrante, pas de sortante. Vivre la pause.
Dans ces conditions le corps ralentit, naturellement. L'esprit prend le relais. Neuf mois après le début du voyage, j'ai besoin d'une relecture de cette splendide expérience.
Fier comme un coq mal réveillé, je quitte le port des Sables d'Olonne à la barre de mon nouveau vaisseau. Lucca II, lagoon 400, catamaran de quarante pieds, passe en silence sous les yeux mordus par le froid des anciens perchés sur la jetée.
Nouveau bateau, nouvel équipage, même capitaine. Christophe, qui m'a mené aux Antilles récidive, j'en profite. Route sur Antigua-Barbuda, je m'arrêterai aux Canaries. Des cinq équipiers, je suis, de ma jeune aventure, le plus expérimenté à la voile. Je serai donc second. Vanité.
Nous prenons le large, à nouveau la vie s'efface derrière le globe. La houle marquée mène à mal l'émotion qui nous a poussée tard dans la nuit. Un par un nos visages se ferment et prennent la couleur de l'écume frappant la proue. Seul maître à bord après Dieu sur un bateau athée, le capitaine nous voit rembobiner nos estomacs. Dernier surpris par l'initiative, je salue mon orgueil rejoignant les abysses.

C'est pas le Pérou

Je déambule pour la seconde fois au Pérou, terre sacrée du mochilero ou backpacker. Deuxième édition, mon bulletin prend la couleur du sérieux. C'est pourtant simple d'y revenir, le Pérou est riche d'une diversité de paysages et climats inégalée au monde. Des hauts glaciers andins en passant par la forêt amazonienne, traversant les déserts sans fin pour arriver sur les plages pacifiques ou les hauts plateaux Inca,  le Pérou a de quoi séduire son peuple et le voyageur.
Cependant, je ne foule cette terre d'aventures pour déplacer les drapeaux de ma dernière visite. La curiosité du chasseur d'illusions m'anime, confronter le songe à sa réalité.
Trêve d'hypothèses scabreuses, la somptueuse chimère et ses deux comparses m'attendent à Lima. Rapidement les trois émissaires brésiliens deviennent d'invraisemblables compagnons. Ensemble nous partons explorer les temples sacrés, survolons les intrigantes lignes de Nazca et nous aventurons au plus haut des dunes de Huacachina. Ils font tout particulièrement preuve d'imagination et d'entrepreneuriat dans chaque situation. Je les suis avec félicité dans un monde plus grand qu'à l'habitude.
Pendant une semaine j'expérimente l'autisme de migrer dans un groupe dont je ne parle pas la langue. Bien sûr chacun parle bien ou l'anglais ou l'espagnol. "Ou", donc du portugais à table également. C'est honnête, et en plus, j'adore. Cette langue est magnifique chantée par les brésiliens. Dès que la bascule de langue se fait, je tombe au fond de mon siège de théâtre et les regarde jouer. J'admire leurs chorégraphies s'enchaîner.
Les journées prennent la teinte des soirées. C'est principalement un Pérou nocturne-brésilien que nous parcourons, de nouvelles couleurs à ajouter à mon souvenir. Occasionnellement, nous assistons par l'autre côté aux petits déjeuners gracieusement offerts par les hôtels. Avares, ils les positionnent stratégiquement dans la matinée pour que le voyageur lambda les manque. Théorie lambda allégro.
Puis, fatalité, le calendrier des envies s'épuise, il faut découvrir le suivant. La  cérémonie versatile des "à bientôt le monde est grand la vie est longue" est tenue. L'écho du vide résonne, familier, autour de moi. Ce fut une riche étape du voyage, un rêve dans un autre. Six mille kilomètres, un rapide aller-retour, pour plonger les yeux dans l'écrin d'un visage d'ange. Je n'y pensais pas.
Je rentre en Colombie fêter mes six mois d'aventures.

Salento sonne

Je me réveille habillé de nostalgie. Quelques longs mois se sont écoulés depuis la dernière fois où je me suis vu ainsi. Rien d'effrayant, au contraire, elle est ma tenue de confort. Mes multiples rebonds entre les Fleurs du Mal et Paroles de Prévert ont sans nuls doutes accéléré cette gestation émotionnelle. Je suis "confortable" en voyage, au même titre que je l'étais au travail.
Salento sonne. Je regarde stoïque, tel le chat en ronrons, un groupe de campesinos tomber les derniers grands pins coiffant la crête qui me fait face. La passivité du voyageur m'a épuisé. Voyageur, toi l'oiseau oisif qui pique tous les fruits.
La question du retour se pose tous les jours, depuis les amarres quittant le ponton rochelais. Le voyage est un escalier, sans fin ni garde-fou. À me pencher sur la marche d'aujourd'hui je revois ce que j'ai laissé, ce que j'aime, loin en contrebas. Vertige.
Mais Salento sonne à nouveau. Il est vingt heure, le petit village montagneux, par son couvre-feu, indique aux mineures qu'ils ne sont plus les bienvenus en rues. En quatre mois c'est la première fois que j'assiste à cette alerte de peur et d'interdit. Loin de mes dix-huit ans, je continue à fêter les retrouvailles improbables d'amis du voyage. Les tournées et la faim grandissantes nous mènent vers leur auberge. Nous y mangeons et transformons, en bons français, nos derniers pesos en vin. Aux canons se substituent les coups de feu. A posteriori un vol de finca dans les montagnes qui bordent Salento. Les militaires ferment la ville et ses commerces. Le repas et la bouteille tombés, il est l'heure de rentrer. Je m'avise rapidement auprès de l'hôte si je peux traverser le village en sécurité, quelques dix minutes me séparent de ma crèche.
Les rues sont désertes, seuls les chiens répondent en échos aux tirs qui résonnent dans mon dos. Le voleur de raison siffle dans mes veines. Je descends le village en inconfort total, rase les murs dans l'ombre de la ville éteinte par l'effroi.
À l'habituel, je retrouve la chaleur conviviale du dortoir en dernier veilleur.